L’Ecole Psychanalytique de Sainte-Anne à l’ASM13 : Enseignement Coordonné
Nous poursuivrons cette année l’exercice du trait du cas adulte et enfant – à partir du verbatim d’entretiens menés par M. Czermak et de celui provenant de présentations cliniques du service hospitalo-universitaire de l’enfant et de l’adolescent du CHRU de Brest.
L’exercice du trait du cas sera présenté en alternance avec la lecture de Traverser la folie de M. Czermak et l’étude des textes et concepts associés.
Nous continuerons également la lecture de textes psychanalytiques classiques à commencer par celle, entamée l’année dernière, de « Psychologie des masses et analyse du moi » de Freud.
________________________
Détail clinique et clinique du détail
Séminaire conjoint de l’A.S.M. 13 et de l’École psychanalytique de Ste-Anne
Organisé par Nicolas Dissez, psychiatre, psychanalyste et Edouard Bertaud, psychologue clinicien, psychanalyste
La psychanalyse se donne comme éthique de privilégier les faits cliniques surprenants, inattendus, par rapport à toute théorie établie. Le lapsus, l’acte manqué ne surviennent-ils pas toujours à la surprise de chacun, y compris celle du praticien ? Freud savait ainsi remettre en cause un diagnostic qui paraissait assuré, à partir d’un seul détail – la fonction d’un « éclat brillant sur le nez » ou une confidence légère à une dame de compagnie – acceptant de prendre en compte ce dont nous ne voulons habituellement rien savoir, ce qu’usuellement nous refoulons.
L’attention au détail se révèle une qualité essentielle du praticien. Elle détermine une modalité renouvelée de ce que Freud appelle l’écoute flottante, certains détails n’apparaissant qu’à la faveur d’un détachement, d’une prise de distance avec notre appréhension habituelle du monde. Le détail opère bien une découpe dans celui-ci (dé-tailler dit l’étymologie du terme) et sait isoler la cause même des phénomènes, autour duquel s’ordonne tout le cas. L’analyse personnelle permettrait-elle alors d’acquérir le goût du détail ? Une clinique du détail pourrait-elle permettre d’enrichir la nosographie d’entités nouvelles ?
Cette notion essentielle – mais souvent négligée – a toutefois été beaucoup plus étudiée par les écrivains, les historiens de l’art, les cinéastes, les lecteurs des textes sacrés, voire les forces de police, ce pourquoi les praticiens ont beaucoup à apprendre de leurs travaux. Dieu, dit-on, git dans les détails mais, souligne Nietzsche, le diable tout autant.
Il s’agira donc, au fil des rencontres proposées par ce séminaire, d’aller à la recherche de ce secret tapi au cœur du détail.
✯